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ma passion des loups
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15 octobre 2021

Bonne année 2020

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Le temps qui passe nous apprend à devenir meilleur.

Les épreuves de l'existence égratignent notre bonheur
Mais la vie avance et ramène un jour la paix du cœur.
Que ce temps de renouveau te prépare 1000 lueurs.
Qu'il nous amène de nouvelle raison d'espérer
Qu'il nous enseigne que tout peut recommencer
Que demain reviendra la joie et la beauté.
Que l'avenir nous offrira d'autres raisons d'aimer.

Je t'offre ce beau message de vœux d'espoir !
De beaux souhaits de lumière et d'espérance ...
Au bonheur, il nous faut jamais cesser de croire,
Car chaque nouvelle année amène de nouvelles chances.
Avec tout mon Respect et mon Amitié
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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

Bon Réveillon 2019

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La vie n'est que passagère, la solitude n'existe que dans la foule
Avoir ou être, question existentielle qui nous ramène tous à l'essentiel
Bonne année, En cette année nouvelle que chaque jour soit fait de miel

 

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

San, la princesse des esprits vengeurs

San, la princesse des esprits vengeurs

 


Je consacrerai cet article à un des personnages de Hayao Miyazaki que je trouve le plus marquant avec Nausicaa, la princesse de la Vallée du Vent, San, la Princesse Mononoké. Mais il ne faut pas faire une lecture simpliste ou sociologique de ce personnage, qui serait ici erronée et que ce sont permis d'autres, en fonction du folklore européen.
En effet, pour en comprendre toute la signification, il faut comprendre le contexte de sa création et l'inspiration qu'a eu sur Miyazaki, le folklore japonais, et qui s'avère essentiel.
(Je souhaite d'avance bon courage à ceux qui liront cet article jusqu'au bout car il est assez long, mais vous me connaissez. Toutefois, il vous fera connaître des éléments intéressants de la culture japonaise, en particulier du folklore.)

 
 
1)Origine du personnage

San, la Princesse Mononoké, tout comme Nausicaa, est née d'un projet de film pour la télévision pour le studio Tokuma shoten de Hayao Miyazaki, qui date de 1980, suite au succès de son premier film Lupin III. La trame, adaptation de La Belle et la Bête de Marie Leprince de Beaumont, reste très proche de sa source d'inspiration. Transplantée dans un Japon médiéval et fantastique, elle conte le destin d'une créature surnaturelle japonaise à l'apparence d'un chat, à laquelle un guerrier a cédé la main d'une de ses trois filles, la princesse San, en échange de la vie : ainsi, livrée à une union forcée, la jeune fille découvrira peu à peu la vrai nature de son félin compagnon qui risquera sa vie pour sauver son père subjuguée par une âme démoniaque aussi pugnace que conquérante. Mais contrairement au conte original, la bête ne se transforme pas en un beau prince à la fin !
La princesse San, qui donnait son titre au projet, Mononoke-hime, la princesse de l'esprit, n'eut pas la chance de voir son personnage plus développé car le projet fut jugé trop sombre (un problème que ne connaîtra pas le studio Ghibli en 1994), et laissé au placard pendant dix ans, malgré la publication en 1983 d'un recueil réunissant précisément divers projets de films non aboutis, et, de la réédition en 1993 du conte illustrée par Tokuma shoten afin de tester la réaction du public s'il y avait une adaptation en film. Est-ce la raison de la remise en selle de l'adaptation par Toshio Suzuki en 1994 ?

En effet, sous l'influence de Suzuki, alors président du studio Ghibli, que Miyazaki relance le projet "Mononoke". Suzuki est persuadé que c'est le moment idéal pour le réalisateur de produire un film d'action. Mais ce qui était possible en 1980 ne l'est plus en 1994, du fait de la sortie de Mon voisin Totoro en 1988, qui reprend plusieurs éléments du projet Mononoke-hime, dont le monstre qui s'y retrouvait déjà scindé en deux personnages: Totoro et le Chat-bus, et de La Belle et la Bête des studios Disney en 1993. Que faire ?
Miyazaki décide alors de conserver la période médiévale, en plaçant le récit pendant la période Muromachi (1336-1573), mais s'inspira beaucoup plus du folklore japonais et aïnou (mais qu'il le nie pour ce dernier). Et le personnage de San, qui conserva son nom, évolua. D'abord, il chercha à insérer dans l'histoire primitive de San, celle de la princesse Asa, jeune fille marquée au visage, qui combattait deux géants, les Yôkai, Ashi-naga et Te-naga, qui, dans les légendes japonaises, n'ont respectivement qu'un œil et qu'un bras. On peut y voir un clin d'œil dans le fait qu'en 1996, Miyazaki avait dans une première ébauche imaginé que San soit rousse. Mais ce dernier ne parvenant pas à associer San et la princesse Asa, laissa de côté le projet en 1995 pour réaliser le clip du duo de J-Rock, Chage and Aska. Une bonne chose, car en 1996, il améliore le scénario grâce deux œuvres précédentes, le livre d'images Voyage de Shuna, qui date de 1983, et le manga Nausicaa et la Vallée du Vent, qu'il achève en 1997. Celui-ci peut, à l'instar de Princesse Mononoké être considéré comme le chef d'œuvre du maître. Et le personnage de San y gagne en perspective, devenant, comme Nausicaa, une princesse impliquée dans un conflit entre l'homme et la nature, même si elle se retrouve au deuxième plan derrière le prince Emishi (un peuple qui avait résisté à l'empereur du Japon entre 710 et 811, et qui avait fournit les premiers gouverneurs de la province de Tohoku dans l'actuelle île d'Honshuu) , Ashitaka, qui reprend un rôle équivalent à celui du prince Shuna dans le Voyage de Shuna.

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San ressemble maintenant physiquement à Théa, une jeune fille qui habite la Terre des dieux, qui est sur le point d'être vendu comme esclave, quand Shuna la sauve, et qui, comme le fera San, dans le film, le soigne lorsqu'il devient amnésique. On ajoute en profondeur à son personnage en lui ajoutant le côté agressif d'Asbel, seul survivant de la cité de Pejite, détruite par l'implacable de l'empire tolmèque, dont il veut résolument se venger, et qui, au contact de Nausicaa, la jeune princesse de la Vallée du Vent, découvre d'autres perspectives. Et, cette dernière, tout comme San avec Eboshi Gozen, chef de Tatara-ba, a des relations très tendues avec la princesse de l'empire tolmèque, Kushinada, qui n'a pas la même vision du monde. A la fin du manga, dont le dernier tome est sorti en 1997 (la même année que la sortie de Princesse Mononoke au Japon), Nausicaa, tout comme San, ne pourra vivre avec Asbel, vu le statut quasi-messianique de son personnage, même si Miyazaki laisse planer le doute.


Lorsque le film sort le 12 juillet 1997, c'est sous le titre de Princesse Mononoké, car, en effet le film se fonde, en grande partie, sur la relation entre San et Ashitaka, les deux principaux protagonistes du film et non pas que sur ce dernier, et à travers San, passe également les 2 grands messages du film, qui sont les combats les plus engagés de Miyazaki : l'écologie et le féminisme, qui passe au travers d'un personnage donne presque pas l'impression de fragilité ordinaire des héroïnes, tant San est décidée, forte, prête à se sacrifier tout autant que le héros pour ce, en quoi, elle croit. Ainsi, malgré l'apparente impartialité de ce film, San est là pour nous rappeler le penchant du maître pour un écologisme militant et les femmes fortes.
Mais pour la voir apparaître, il faut être patient. Comme dans les autres films de Miyazaki (sauf peut être Porco Rosso), le sujet du film, San, n'apparaît qu'assez tard qu'à partir de 20 minutes et surtout ne parle qu'au bout de trois quart d'heure (heureusement le film dure 2h15). En fait ceci devient classique chez Miyazaki, une relative absence de l'objet emblématique du film renforce la fascination qu'il suscite, rendant chacune de ses apparitions bouleversante. Ce n'est pas sans rappeler Mon voisin Totoro où le bestiau n'apparaît qu'au milieu, ou Laputa où le château n'est visible que vers la fin.
Cependant, le personnage de San amène à se poser des questions sur son évolution au cours du film et les perspectives qu'elle amène ne peuvent trouver un éclairage qu'à travers les grands thèmes du film et également du folklore japonais et aïnou qui ont inspiré Miyazaki tout au long de l'écriture de son scénario.

D'abord, San, personnification de la nature, est en opposition avec les changements, amenés par les hommes, qui marque le Japon durant la fin de la période Muromachi (1336-1573).

 
2) Une lutte de souveraineté : San/Eboshi

Il faut savoir que là où se situe l'action de Princesse Mononoké est le nord de l'archipel, là où des traditions de la Période Jomon (7500 avant J. - C. - 300 après J. - C.) semblent s'être le mieux conservés, surtout sur les îles d'Honshuu, d'Oki, d'Hokkaido, de Ryukku et d'Honshuu (ce qui semble confirmée par la culture de l'ethnie Aïnou, demeurant à Hokkaido et la permanence de cultures propres dans l'île d'Honshuu, où avait vécut l'ethnie d'Ashitaka, les Emishi). La culture présumée de San y fait référence par sa tenue, ses parures, et à l'ornementation féminine aïnou et Jomon. Elle porte la tenue des poupées d'argile de la culture de la période Jomon, les fameux dogu, peut-être des déesses de la fertilité, les boucles d'oreilles (ninkari, de forme ronde et ovale, fait en os ou en ivoire), les souliers (en fibre végétale ou animale, par exemple en poisson) et le couteau (mikari, en os d'animaux sculptés, dont l'ornement rouge a une signification magique) des aïnous. Elle a sur son visage les tatouages qu'arboraient les femmes aïnous (pratique qui est en cours de disparition) entre 12-13 ans (âge de la puberté) et 18 ans (âge du mariage) autour de la bouche, sur le dos des mains et le front, qui sont peut-être attestés par des incisions sur les dogu, qui avaient chez les femmes un motif d'ornementation donc de séduction. Ainsi, San est consciente de sa féminité.
La forêt était vu comme le lieu de résidence, par les Aïnous d'Hokkaido, des Kamui de la montagne, les Yama no Kami du folklore japonais, à l'apparence d'animaux, et de ce fait, avant de pénétrer dans la forêt, il fallait prendre d'infimes précautions pour ne pas être sous leur courroux (le Tatari primitif). Parmi eux, on trouve les Inugami, d'énormes chiens blancs, dangereux pour les hommes et toujours liés à une vierge.
On comprend ainsi mieux la première scène où l'on voit San qui est d'une incroyable violence (à l'image de celles du film Nausicaa et la Vallée du Vent), où sous les yeux du prince Ashitaka, le convoi d'Eboshi Gozen, fondatrice et dirigeante de la forteresse Tatara-ba, subit l'attaque de Moro ni Kimi et de ses deux fils, des Inugami (chiens sauvages), dirigés par une étrange jeune fille, portant un masque.

 

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Ensuite, elle est aperçut par Ashitaka au bord de la rivière, où on la voit tenter de réduire la blessure de Moro que lui a infligé l'ishibiya d'Eboshi. Cette scène pourrait être un renvoi au folklore aïnou où les morts et les vivants se côtoient au bord des rivières. Chez les Aïnous, ces rencontres se produisaient le plus souvent à proximité du « trou des morts », l'équivalent du royaume des morts, qui était, lui aussi défendu par les Inugami, dont l'antre du Shishi-Gami serait un équivalent, et qui était, lui aussi défendu par les Inugami.
San semble intriguée par ce jeune homme, car Ashitaka respecte les règles de cohabitation entre les hommes et les Yama no Kami, tout comme les montagnards (Yama-bito), en lui demandant la permission ainsi qu'à Moro et ses deux frères de traverser la forêt lorsqu'il est entré dans les montagnes. Ainsi, vêtu de paille et venant d'un monde (Emishi), où l'on a su conserver les traditions anciennes, il apparaît tel un marebito (traduisible en « visiteur rare »), l'ancêtre protecteur du village dans le folklore japonais, vivant à Toko-yo, un monde paradisiaque situé au-delà des mers.
Mais San fait bien comprendre à Ashitaka qu'il n'y a pas de relation possible entre eux en crachant le sang maternel, montrant, ainsi, qu'elle vient d'un autre monde, celui des gardiens du royaume des morts, des divinités (sa tenue en serait une preuve). Il n'y a pas encore d'amour entre eux, mais peut-être une forme de curiosité voire de séduction réciproque entre deux survivants d'un monde qui disparaît.

Ashitaka apprend de la bouche même d'Eboshi que la violence de San est justifiée : la fin de période de Muromachi est une remise en cause de la culture traditionnelle à partir du milieu du XVIe siècle. Ainsi, Eboshi, dans un contexte d'augmentation de la population au Japon (10 millions en 1570), doit déboiser (le premier déboisement important a lieu au cours de cette période) toujours plus pour étendre l'espace de la forteresse Tatara-ba, qui accueille des marginaux (lépreux, prostituées), et assurer la prospérité de ses forges (les forges japonaises sont alors en plein développement du fait des troubles à la fin de la période Muromachi), qui produisent des arquebuses révolutionnaires, les ishibiya (dans un contexte de rattrapage sur les européens et de découverte des armes à feu, les premiers arquebuses ayant été introduits par les Portugais en 1542). Elle menace donc l'espace vital des Yama no Kami qui n'entendent pas se laisser faire.
Ils sont menés par une étrange jeune fille, arborant un masque, qui terrifient tellement les habitants de Tatara-ba qu'ils l'ont surnommé Mononoke hime, la princesse des esprits vengeurs. Pour eux, détentrice de pouvoirs surnaturels, elle n'appartient plus au monde des hommes. Elle est, pour eux, la princesse des mononoke qui hantent les arbres de la grande forêt, capable de comprendre les Yama no Kami et les animaux (comme avec Yakkuru, la monture d'Ashitaka) ainsi que de les commander. A l'image, dans le Konjaki monogatari shu, du grand nombre de yôkai qui ont été à l'origine des êtres humains ordinaires, transformé en quelque chose de terrible et grotesque habituellement par une sorte d'état émotionnel extrême. Tel, par exemple, les femmes souffrant de jalousie intense, pensait-on se transformer en femelle Oni (ogresse) représentée par les masques hannya (le masque de San pourrait y faire allusion). De plus, Eboshi l'appelle « fille chien ». Une allusion aux Inugami-mochi (possesseur d'un inugami) de l'île d'Oki, considérées comme des Fugeki, sorcières, qui étaient les derniers restes des miko (« l'enfant de la divinité » en japonais) du Shintoïsme primitif, un héritage de la période Jomon, comme pourrait peut-être le prouver le fait que les Aïnous étaient vus par les Japonais comme des descendants des Inugami. Ces dernières, tout comme San, étaient très mal vus et vivaient isolés à l'extérieur des villages, dans la forêt, le lieu où vivait tous les marginaux de la société paysanne. Une marginalité marquée par la présence sur le corps de San de tatouages qui, à partir du début de la période Kofun, prirent une connotation négative avec l'introduction du bouddhisme de la Chine (cette dernière les considérant comme une pratique barbare). Les Aïnous, de ce fait, furent peut-être vus, comme des descendants des Inugami (bien entendu une opinion rejetait par ces derniers) par les Japonais. Par conséquent, les habitants de Tatara-ba n'ont pas de remords à lui tirer dessus quand l'occasion se présente car elle ne fait pas partie de leur monde.
Eboshi, tout comme les Yama no Kami, se bat pour faire survivre sa communauté et n'a donc aucune pitié à les éliminer, qui depuis la période Kofun (300 – 600 après J.-C.), devinrent, avec l'introduction du Bouddhisme (probablement avant 552), des mononoké, les esprits vengeurs (équivalent de nos fantômes), ou des Yôkai, ce qui signifie « monstre », « démon », également appelés mononoké, dont les récits furent compilés entre la fin du XIe siècle et le début du XIIe siècle, au cours de la période de Heian, dans le Konjaki monogatari shu, et dont les premières représentations datent de la période Muromachi. Mais elle a trouvé en San une adversaire à sa hauteur. Elle a gardé de ses ascendances humaines, son intelligence, sa capacité d'analyse (c'est elle qui dirige les attaques des animaux) et sa sensibilité qui sont celles d'un humain, et qui lui permettent de diriger les attaques des Yama no Kami les rendant beaucoup plus efficaces, dans la guérilla qu'elle mène, car les Yama no Kami n'ont aucune chance en bataille rangée. On assiste, d'après les termes mêmes de Miyazaki à une vraie lutte de classe, où San s'oppose à l'émancipation des forgerons qui remettent en cause la réciprocité entre les hommes et la nature : les animaux sont le gibier des hommes, mais les animaux (ici les Yama no Kami) se nourrissent aussi de la chair et du sang des hommes. C'est une relation d'échange qui s'opère entre les deux mondes. Quand Eboshi s'attaque à la forêt, elle rompt cette alliance, d'où la violente réaction de San contre la maîtresse des forges, car elle espère que la mort d'Eboshi aura comme conséquence la fin de Tatara-ba et de la croissance humaine dans la forêt environnante.

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Elle n'hésite pas d'ailleurs à lancer une attaque suicidaire à l'intérieur de la forteresse, suite au port de son masque, qui la fait alors entrer en transe (chamanique). Le domen, masque en terre cuite, était vraisemblablement un héritage de la période Jomon, utilisé, semble-t-il, pour représenter des expressions spécifiques du visage, au cours de cérémonies religieuses. Et c'est une furie qui s'attaque à la forge tels les Inugami-mochi, qui se comportait comme des chiens, et les Mudang coréennes (dont les Miko originelles étaient très proches) qui avait un comportement imprévisible et hors de toute mesure lors de leur transe, et Ayashi no Womaro, un brigand dont le Nihongi, en date de 469, rapporte la proximité avec San et renforce son côté marginal :
« Il y avait un homme de Miwikuma dans la province de Harima appelé Ayashi no Womaro, qui était robuste de corps et de cœur solide, et faisait des actes indignes, commettant des vols sur les routes, et empêchant le trafic (comme San, dans la première scène où on la voit). Il interceptait le bateau des marchands et pillé chacun d'eux. Il avait également transgressé les lois du pays en négligeant de payer ses impôts. Là-dessus, l'empereur envoya Ohoki, Kasuga no Wono no Omi, à la tête de cent soldats qui ne craignaient pas la mort. Ils ont pris tous ensemble des torches, et après avoir encerclé sa maison, y mirent le feu. Alors, du milieu des flammes, il sortit un chien blanc furieux, qui poursuivait Ohoki no Omi. Ce chien était gros comme un cheval. Mais le teint de l'esprit d'Ohoki no Omi ne disparut pas (ce qui signifie qu'il ne perdit pas courage et s'enfuit ?), il tira son épée et le tua, après quoi il reprit l'apparence d'Ayashi no Womaro. »
Elle court alors très vite, recourbée tel un animal. Elle ne parle plus, ne fait que gémir et se bat tout en donnant des coups de tête, se dirigeant vers celle qui menace l'équilibre entre les Yama no Kami et les hommes.
Mais Ashitaka, tel un marebito, finit par intervenir dans leur combat, les empêchant de s'entretuer, en les assommant toutes les deux. Il quitte peu après les forges mais pas compris, tel certains contes où interviennent les marebito, par les habitants du lieu dit qu'il vient aider, au point qu'il est blessé grièvement par un coup d'ishibiya, alors qu'il ramène San à son domaine, la forêt, rappelant aux forgerons qu'ils sont eux-mêmes considérés comme des marginaux parce qu'ils manipulent le fer et sont craints par les villageois pour cette raison. Quittant la forteresse, où il est venu tenter de rétablir l'harmonie, avec la princesse des mononoke sous le bras, il disparait dans la forêt.

Mais à partir de là, il doit renaître à nouveau, à l'image du Kami du Soleil, Amaterasu, pour accéder à un nouveau stade, et son initiatrice sera San.

3) Une initiation au chamanisme : San/Ashitaka

Ashitaka est mortellement touché, et finit par s'évanouir à proximité de la forêt, où les frères Inugami de San viennent la recueillir. A cet instant, il est sans défense devant elle, et lorsqu'elle cherche à l'égorger, tel une miko, c'est en compensation à la destruction de la forêt. Mais Ashitaka, venant d'un autre monde, agit de manière différente aux habitants de Tatara-ba, et la calme en lui disant « Tu es belle ». Celui-ci comprenant parfaitement les codes de l'ornementation féminine datant de la période Jomon. Au point qu'elle en soit surprise, intriguée par cet humain qui ne ressemble pas à ses confrères (tel que le prouve sa relation avec Yakkuru), c'est la première fois que l'un d'eux risque sa vie pour elle. En faisant cela, Ashitaka lui a permis de retrouver ses dons régénérateurs mais aussi de porte parole des Yama no Kami.
Un fait qui dérange les ourang-outangs (de vrais Yôkai, que l'on représentait comme de grands hommes roux), qui reprennent sans doute les arguments de certains Yama no Kami (les sangliers le démontrent), doutent de sa loyauté, vu la compassion dont elle fait preuve envers cet humain. Pour eux, elle est toujours une humaine et donc comme une traîtresse potentielle, mais ils ne tentent rien contre elle du au fait de sa relation avec Moro qui est crainte et respectée. Tel les miko qui pouvaient s'exposer lors de ses transes à une possession par un mononoké ou un Kami n'ayant pas d'intention favorable. Et l'opposition de San est légitimée par le fait qu'en voulant manger Ashitaka (ce qui n'est pas dans leurs habitudes), ils menacent l'équilibre de la forêt (les Inugami, protecteur du Shishi-Gami en sont les garants).

San semble vouloir initier Ashitaka au chamanisme, étant probablement à la recherche d'un intermédiare pour porter la parole du dieu tutélaire de la forêt, le Shishi-Gami aux habitants de Tatara-ba (qui n'écoute pas sa miko). Selon la légende chamaniste, qui peu à peu s'est allié à la mythologie shintoïsme ; autrefois le monde était peuplés d'êtres qui effectuaient le voyage entre le ciel et la terre. Mais un jour le pont spirituel qui reliait les deux mondes se brisa et la plupart des gens perdirent leur sagesse. Seules quelques êtres (à l'instar de San) furent capables d'atteindre le ciel (des femmes, les miko), et seulement par l'esprit, en séparant leur âme de leur corps. Mais ces êtres n'étaient pas toujours compris et se servaient d'intermédiaires pour apporter la parole des Kami chez les hommes, les prêtres chez les Aïnous et dans le Shintoïsme primitif.
Ashitaka en a le profil, étant l'image de l'ancêtre protecteur du village, et il ne la craint pas, ayant même des sentiments pour elle, à une période où les Inugami-mochi de l'île d'Oki avait beaucoup de mal à trouver un mari, ces derniers devant vérifier la généalogie de leurs promises pour voir s'il n'y avait un possédé des Kamis ou des mononoké dans leurs rangs.
San l'amène à l'île du Shishi-Gami, équivalent du « trou des morts » car seul le Kami tutélaire de la forêt peut le faire revenir de l'autre monde. C'est ici que commence son initiation par le rituel de guérison.
La plante que dépose San devant le jeune prince est une offrande au Shishi-Gami : soit Tamagushi ; pour le convaincre de ressusciter Ashitaka. Mais en même temps cela rappelle les cérémonies de guérison chamanique, où les chamanes quittaient leur enveloppe physique pour atteindre le domaine spirituel et ramener l'âme du malade (ils pensaient que les malades perdaient leur âme lorsqu'ils étaient malades, et s'aventuraient dans le monde des morts). San va plus ou moins chercher le Shishi-gami et le convaincre de rendre l'âme d'Ashitaka.
Enfin une allusion furtive à la technique de guérison des chamans qui enfumaient le corps des malades. Ils soufflaient sur eux une fumée de plantes ou d'écorces brûlées pour ramener l'esprit égarée dans le monde des morts. De la même manière le Shishi-Gami souffle sur la plante (« Sakaki ») déposée par San au dessus de la tête d'Ashitaka. C'est le souffle de la vie, qui ramène le jeune prince du monde des morts.

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Celui-ci, n'ayant pas retrouvé toutes ses forces, les rituels chamaniques étant souvent très éprouvant, San doit l'aider à récupérer, celui-ci n'étant pas assez rétabli pour vivre seul, mais en l'accueillant dans la grotte où elle demeure, elle le fait changer de perspective, telle Amaterasu, Kami du Soleil, s'isolant (symbole du passage de l'hiver au printemps) dans la caverne céleste, représentation de la mort et de la résurrection de la déesse. La caverne étant, en effet, une référence à la pratique ancienne, d'aller déposer les morts dans des grottes situées en montagne. De même, à son réveil, il s'est éveillé à de nouvelles perspectives, tout comme Amaterasu, avec à ses côtés, San, son initiatrice, endormie, qui a partager avec ce dernier sa couverture. Une scène très émouvante, et qui montre l'attachement que San a pour ce dernier.

A l'extérieur, Moro, qui attend sa mort prochaine, veille sur sa fille et sur Ashitaka. Celui-ci, initiée peut communiquer avec cette dernière (ce qui n'était pas le cas lors de leur première rencontre) qui choisi la bienveillance à l'égard du garçon d'Emishi (sûrement par confiance en San). Et de lui raconter la vie de sa fille. Ses parents l'ont jetée, à peine né, en pâture à Moro pour essayer de se sauver (l'abandon des enfants en période de troubles était une chose courante alors), tel la vierge qui devait être sacrifié chaque année aux Inugami pour calmer leur colère, qui soit disparaissait (mangé, sans doute), soit était gardé comme prisonnière dans sa demeure (tout comme certaines Inugami-mochi) jusqu'à la fin de sa vie. Moro finit par recueillir l'enfant, qu'elle ne peut se résoudre à tuer et élève celle qui devient sa fille spirituelle, à l'exemple du héros populaire, Kintaro, qui, après avoir été abandonné par sa mère dans la forêt du mont Ashigara, au sud de l'archipel, est recueillit et élevé par la sorcière Yama-Uba, une Oni (ogresse). Moro la considère à part entière comme sa fille et il en est de même pour elle, d'où une relation quasi-fusionnelle qui lie cette mère adoptive à sa fille, tel la scène où elle se blottit contre elle.
Tout comme Kintaro, elle a donc grandi en harmonie avec la nature, et est devenu proche des animaux de la montagne (au point de s'en servir de transport et de messagers, tel qu'on peut le voir avec ses frères), mais, contrairement à lui, en rejetant sa propre humanité, refoulant au fond d'elle les émotions et les désirs humains qu'elle pouvait ressentir, au point de ne pouvoir supporter leur odeur (la scène de l'attaque des forges de Tatara-ba est éloquente à cet égard) ; ne dit-elle pas à Ashitaka : « Je ne suis pas humaine ! Je suis une louve ! » Sa vision extrêmement partiale de la situation et l'incroyable instinct de sauvagerie dont elle peut faire preuve et qui lui donnent une personnalité quasi-animale, enflammée et entière, qui ne fait aucun compromis, est certainement dû à cette enfance et à cette éducation qu'elle a reçue des Inugami, qui devaient savoir réagir face aux hommes, ainsi que des talents indéniables face aux humains : facultés de saut hors du commun, lors de l'attaque des forges sur les toits de Tatara-ba pour aller attaquer Eboshi ; et une étonnante récupération, semblable à celle des Inugami-mochi, lorsque les Ishibiya de Tatara-ba la touche lors de cette attaque. On peut comprendre alors pourquoi elle a été choisit par le Kami tutélaire de la forêt, le Shishi-Gami (principe du chamanisme aïnou et du shintoïsme primitif) pour être sa miko, et au nom de qui elle se bat avec les Inugami, chargés de sa protection.
Ce choix est fort de conséquence, elle se bat au nom de ce dernier, et ne peut donc faire marche arrière. A Ashitaka de le comprendre : s'il l'aime qu'il rejoigne les Yama no Kami dans leur conflit contre les humains. Mais, en tant que marebito et prêtre, Ashitaka ne peut suivre San. Ce choix aura des conséquences.

Plus tard, Ashitaka, encore convalescent, se montre incapable de se nourrir, alors elle lui mâche sa nourriture et la lui donne par la bouche. Une scène d'une émotion et d'une force exceptionnelles, voire même la plus teintée d'érotisme de l'univers de Miyazaki (ce que n'a peut-être pas vu ce dernier) mais aussi d'une grande symbolique (à l'image de certains rituels chamaniques où l'on soufflait dans la bouche de la personne que l'on voulait guérir). Ashitaka, bouleversé de cette intention dont peut-être capable la femme qu'il aime, ne contient pas quelques larmes. Ceci marque San qui n'a forcément pas l'habitude de ce genre de réaction de la part des humains. Ainsi, au contact d'Ashitaka, l'humanité va progressivement se réveiller dans le cœur de San, mettant en doute ses convictions, et c'est une lutte intérieure qui se déroule pour savoir si elle doit protéger son clan qui est tout pour elle ou écouter cet humain qui parle de coexistence pacifique. Un amour impossible donc, à l'image de Roméo et Juliette : chacun de leur camp est en guerre contre l'autre.

San et Ashitaka sont surpris par les sangliers, dirigés par le sage Yama no Kami, Okkotonushi, qui est aveugle (ce qui lui sera fatal par la suite), symbole, dans le shintoïsme primitif, de l'instablilité de la nature (ils ravageaient les récoltes, d'où la raison du culte qui leur était rendu). Ils sont en opposition avec les Inugami de Moro sur la conduite à tenir face aux humains (on leur faisait un culte pour protéger les récoltes des sangliers). San craint pour la vie d'Ashitaka, encore trop faible pour se défendre, mais initié par San, il ne craint pas de s'adresser à Okkotonushi, qu'il ne parvient pas, à convaincre, celui-ci est bien décidé à attaquer Tatara-ba malgré les mises en garde de Moro pour qui les sangliers se feront décimés ne faisant pas le poids face aux ishibiya d'Eboshi.
Au même moment, Eboshi pactise avec le moine Jiko Bou, qui représente la mystérieuse organisation Shishou Ren, dont on ne sait rien. (Celle-ci est très proche de la secte bouddhiste du Jodo Shinshu, les Ikko, qui devint maître de la province de Kaga en 1488). En effet, dans cette variante du bouddhisme Amida, la foi envers le Bouddha Amithaba permettait la renaissance du fidèle dans la « Vraie Terre Pure » où son illumination était garantie. De même, Jiko Bou pense que la tête du Shishi-Gami, Kami tutélaire de la forêt, donne la vie éternelle, et veut l'apporter à l'empereur qui craint pour sa vie, probablement suite à la guerre d'Onin (1467-1477) dû à la crise de succession du shogun Yoshimasa Ashikaga (1449-1473) qui s'ouvre dès 1464. Si elle accepte, c'est parce qu'elle cherche la reconnaissance impériale, et aussi peut-être qu'à l'image des nobles, elle fait appel à un de ces moines exorcistes, dénommés genza, spécialisés dans les Mononoke, en la personne de Jiko Bou, bien que celui-ci n'est pas l'air très vertueux.

D'ailleurs, les événements se précipitent vers un final mettant en valeur la force de la nature.

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4) Une nature forte :

Le lendemain, Moro, qui a décidé de soutenir les sangliers qui vont à une mort certaine, , essaye de dissuader, par amour maternel, San de mourir inutilement, en lui proposant de rejoindre Ashitaka puisque c'est elle aussi une humaine et que pour la première fois un humain, qu'elle a d'ailleurs initié aux secrets de la nature (le chamanisme), suscite sa bienveillance. Mais San ne peut se résoudre à abandonner Moro et décide qu'elle dirigera l'attaque inévitable des sangliers afin de rendre celles-ci plus efficaces.
Mais avant de partir, elle accepte le pendentif de Kaya que lui a offert Ashitaka, montrant ainsi qu'elle souhaite vivre à ses côtés. Mais cela ne la fera pas dériver de sa voie : sauver la forêt et le Shishi-Gami. Elle attaque donc les humains avec les sangliers d'Okkotonushi.

L'expérience de Moro était justifiée : malgré la direction de leurs attaques par San, les sangliers, qui ont opté pour la bataille rangée, sont exterminés par les ishibiya d'Eboshi et les mercenaires de Jikou-Bo, qui les ont attirés sur un terrain préalablement minés. Seul survivant, Okkotonushi, guidé par San, va chercher le secours du Shishi-Gami. Jiko Bou le fait suivre par des mercenaires, déguisés en sangliers, afin de tromper l'odorat du Kami aveugle. San tente de le convaincre que ce ne sont pas ses hommes qui sont à ses côtés, mais, grièvement blessé, ils refusent de l'écouter, croyant qu'ils sont de retour de la mort pour combattre à ses côtés.
Lorsqu'ils essayent de l'achever pour hâter la venue du Shishi-Gami, il est emporté par la colère à la manière de Yama no Kami dont on ne respectait pas le territoire, et devient un Tatari-Gami. San, en tant que miko, tente alors de le calmer afin de prévenir la sauvagerie spirituelle qui s'empare de lui, sinon à la modérer. Elle n'y parviendra pas. Assommée par l'un des chasseurs et inerte, elle tombe dans la gueule du Yama no Kami qui accélère sa dernière marche vers le repère du Shishi-Gami, et est absorbée par le Tatari (qui se nourrit de sa haine contre les humains). Elle est victime du Kami qui la choisit comme interprète. Miyazaki montre ainsi le danger qu'il y avait pour une miko de « domestiquer » un Kami.

Son prêtre et amant (ce qui n'était pas incompatible dans le Nord de l'archipel), Ashitaka, arrive trop tard avec l'un de ses frères près du lac, voyant Okkotonushi, accompagné des mercenaires de Jiko-Bou. Mais il a besoin de San, la Princesse des mononoke, qui est à même de réconcilier les deux camps par sa double expérience et le fait qu'elle soit porte-parole du Shishi-Gami. Il donc aller la chercher dans le monde des morts, le Tatari d'Okkotonushi, pratiquant, tout comme San, plus haut, un processus de guérison chamanique. Les chamanes, qui passaient de l'autre côté, devaient faire face à la maladie de leur patient, qui prenait parfois la forme d'un animal effrayant, tel le Tatari Gami qu'est devenu Okkotonushi, mais ils étaient aidés par un ou plusieurs esprits alliés (animaux, plantes, objets ou même ancêtres). Ashitaka peut ainsi compter sur le pendentif qu'il a offert à San pour la retrouver dans la gueule du Yami no Kami, et sur Moro, mère aimante de San, qui n'hésite pas à utiliser ses dernières forces pour dégager sa fille du Tatari lorsqu'Ashitaka est projeté dans le lac par Okkotonushi (le rituel de guérison chamanique était loin d'être une partie de plaisir pour celui qui le pratiquait).

Apparaît à cet instant le Shishi-Gami, qui purifie Okkotonushi et Moro en prenant leur vie ; Eboshi est présente, prête à tirer, Ashitaka, qui réémerge des eaux sacrées du lac du Shishi-Gami, essaye de l'en dissuader, mais la période Muromachi a fait son œuvre : les hommes ne craignent plus les Yama no Kami, devenus pour eux de simples fantômes ou animaux sauvages. De ce fait, Eboshi ne voit que dans la mort du Shishi-Gami le moyen de faire prospérer sa communauté, ne comprenant pas que le Shishi-Gami n'est pas son ennemi et qu'en fait ce sont les Yama no Kami et les hommes, emportés par leur haine, qui n'ont pas compris son message, plaidant pour la coexistence réciproque et pacifique des deux mondes. Elle décapite lorsqu'il devient le Deidarabochi (le Yôkai, créateur de montagnes du folklore japonais) à la lueur des premières étoiles.

Jikou-Bo, qui a rempli sa mission, récupère la tête, qu'il scelle dans un coffre, laissant Eboshi face au désastre qu'elle a provoquée. En effet, le corps du Shishi-Gami qui recherche sa tête agit tel une éruption volcanique submergeant toute la montagne jusqu'à Tatara-ba, détruisant les forges au passage. Miyazaki fait peut-être référence ici au relief volcanique du pays. Ashitaka et San n'ont rien pu faire, mais ils se sont protégés dans les eaux sacrées du lac du Shishi-Gami, qui les a purifiées, ce qui les a préservé des effets du corps du Shishi-Gami, telles les ablutions rituelles, pratiquées par un prêtre shinto (ici Ashitaka). Elles avaient pris une importance entre le IIIe siècle avant J.-C. et le IIIe siècle ap. J. – C avec le développement du Bouddhisme, pour la purification d'un Tatari, parfois imprudemment encourus, comme dans le cas de San. Eboshi en fera les frais, la tête de Moro, animée par le corps du Shishi-Gami lui arrachant un bras, en compensation à son acte sacrilège. Ashitaka vient alors à son secours, mais San, choqué qu'il sauve l'assassin de sa mère et du Shishi-Gami, veut lui rendre le pendentif, mais ce dernier lui fait comprendre que la coexistence doit revenir et que pour cela, on aura besoin de l'aide de la patronne des forges. Une fois, de plus, Ashitaka a permit à la miko qu'est San de se calmer.

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Les habitants de Tatara-ba se réfugient alors au milieu du lac, tandis que San et Ashitaka poursuivent Jiko-Bou et ses hommes pour arrêter le désastre en cours, mais ce dernier refuse de rendre la tête du Shishi-Gami. Il n'y consent que lorsqu'ils sont tous coincés sur un piton rocheux, n'ayant plus d'autres issues. San et Ashitaka rendent sa tête au Shishi-Gami mais trop tard, le soleil s'étant levé. Son corps en se dispersant fait finalement reverdir la montagne et purifie notre couple.

Mais ils ne pourront vivre ensemble. San reste fidèle à ses convictions et choisira de rester dans la forêt. « Ashitaka, dit-elle, je t'aime beaucoup, mais je ne peux pas pardonner aux humains. » Ashitaka le comprend parfaitement, et se montre disposé à attendre le temps qu'il faudra, et même à accepter que San reste comme elle est. Elle repart donc, encore trop blessée, mais semble avoir évoluée, car elle semble plus calme au moment de son départ. La relation entre San et Ashitaka reste toutefois ouverte à la fin du film, à l'image de celle entre Nausicaa et Asbel, à la fin de Nausicaa et la Vallée du Vent. Contrairement à ce que disent certaines critiques du film. Ashitaka ne dit-il pas : « Nous serons voisins. Je viendrais souvent te voir avec Yakkuru si tu veux bien. » Ce à quoi San acquiesce. Le nouveau village ne pourra donc se fonder que sur la coexistence entre Yami no Kami et humains, que symbolise la relation entre San, la miko, possédée par les Inugami (Inugami-mochi) (et pour cette raison, condamné à vivre en dehors du village) et Ashitaka, le prêtre, interprète de la miko, qui seront inévitablement amené à se revoir pour porter la parole des Kami auprès des hommes, et que souhaitait le Shishi-Gami. Selon Ashitaka, celui-ci ne peut mourir car il vit toujours à travers la forêt (et donc son esprit demeure à travers elle), à l'image de la croyance japonaise, selon laquelle toute la nature a en elle un Kami. Une fin plus optimiste qu'il n'y paraît donc.

J'espère que cet article vous aura démontré qu'il ne faut pas toujours s'arrêter aux premières impressions lorsqu'on voit un film. On peut également y voir la culture du réalisateur, et le message qu'il veut faire transparaître à travers elle.
15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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 Les histoires du loup-garou, cette bête assoiffée de sang que tant de villageois redoutaient sont encore aujourd'hui bien ancrés dans nos cultures. Mais d'où viennent les origines de ces histoires de loup-garou ? C'est ce que nous allons voir durant tout ce documentaire.

L'histoire que vous allez découvrir n'est pas un film de science-fiction mais une histoire bien réelle, vécue par des

 
habitants d'un petit village d'Allemagne.
A la fin du 11éme siècle en Allemagne, les habitants du village de BedBurg étaient terrorisés par une étrange créature. Ils étaient persuadés qu'il s'agissait d'un loup-garou. Une brochure d'information médiévale est devenue par la suite une source d'inspiration pour les films de loup-garou.
Ce village comptait seulement quelques centaine d'habitants. Les gens à cette époque menaient une existence toute à fait précaire. Leur vie était rude et était rythmée par la nature étroitement liée au foret. La plupart de ces personnes ne survivaient plus qu'autre chose. Les uns en coupant du bois, les autres en gardant les moutons.
En 1589, une brochure d'information fut publiée en Allemagne, qui relatait l'histoire véridique d'un loup-garou. Cet ouvrage, traduit en Anglais, est devenu un best-seller dans toute l'Europe.
L'histoire du loup-garou
La mythologie autour des loups, l'idée que le loup soit une créature que l'on doit respecter et craindre, apparait déjà dans la bible. Le Grecque Hérodote, premier historien reconnu et le Romain Ovide mentionnaient déjà le loup dans leurs écrits, mais il a fallu attendre la parution de ce fameux ouvrage à la fin du seizième siècle pour avoir une véritable référence aux histoires de loups garous telles que nous les connaissons aujourd'hui.
Cette créature assoiffée de sang, attaquerait et dévorerait les gens qui se trouvent sur son chemin. Toute personne se trouvant entre les griffes d'un loup-garou aurait une minime chance de s'en sortir vivant.

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15 octobre 2021

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15 octobre 2021

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