indien et loup
Plus longtemps que nous, les Indiens ont gardé un mode de vie semblable à celui du loup, c'est-à-dire en clans nomades vivant de chasse, de pêche et de cueillette. A vrai dire, c'est pour l'éternité que les Indiens ont juré fidélité à un système proche de la nature. En plus d'être durable pour eux-mêmes, celui-ci respecte aussi bien la Terre et ses ressources que chacun des êtres vivants et assure à la nature toute entière une survie saine et complète. L'Indien remplit humblement le rôle qui est le sien, celui de grand prédateur, au même titre que le loup, son frère. C'est pourquoi le loup est toujours resté un ami et un « maître des chasses » aussi respecté que la nature qu'il chérit. Mais cette belle complicité et son équilibre de vie ont été brisés ensemble au cours de la colonisation. Aujourd'hui encore, c'est dans cette douleur que le loup et l'Indien sont le plus souvent réunis.
La complicité qui unit le loup et l'Indien leur a valu de subir des traitements semblables de la part des occidentaux. Leurs liens fraternels en ont fait avant tout des frères de douleur.
Le loup et l'indien: frères de douleur
Un élément majeur rapproche encore l'Indien et le loup : la colonisation. Leurs destinées ont forcément été liées par les colons dans leur conquête de territoire. Les Indiens doivent être expulsés car ils n'ont pas su exploiter la terre, comme la Bible le commande. Le loup, on le sait, a déjà été déclaré nuisible dans cette perspective. Ici, bien plus qu'une espèce, c'est un mode de vie commun au loup et à l'Indien que l'on entendait détruire. Au nom de quoi ? D'un dieu, dit-on, mais aussi d'une prétendue incompatibilité entre deux modes de vie.
Le combat sera encore long avant que loup et Indien retrouvent une place sur leurs terres d'origine.De plus, malheureusement pour lui, le loup est assimilé à l'ennemi, l'Indien, avec qui il entretient de bons rapports. En contrepartie, en tant que symbole du mal, il n'a pas joué, non plus, en faveur de l'Indien. C'est donc un double génocide qui peut commencer au nom de l'Eglise, par un peuple élu et, de surcroît, sur la Terre Promise. Dans le prolongement de cette mission divine, bientôt, il aura le Monde entre les mains.
poème
Le Loup,
Ton regard est un livre ouvert,
Une supplication offerte au nôtre,
Confession d'un mystère,
Qui nous a séparé les uns et les autres.
Une histoire d'amour en souffrance,
Où l'homme s'est approprié le pouvoir,
De te livrer en pâture depuis notre enfance,
Dans les contes et les histoires.
Cri d'alarme et de protestation,
Personne ne tient compte de tes états d'âme,
On te persécute dans la soumission,
Sans écouter tes plaintes et tes larmes.
L'homme déploie l'arsenal meurtrier,
Miroir de son propre reflet,
Pour pourchasser et exterminer,
Le loup prédateur qui n'a jamais existé.
Le plaidoyer du loup
Un jour, j'ai entendu un loup hurler ceci :
« Nous, les loups, animaux dit prédateurs, somme accusés, sans jugements, d'assassinat.
Nous, animaux aux yeux d'ambres, somme condamnés à morts, alors que cette peine capitale n'existe plus en France depuis presque 25 ans !
Nous, amis des Hommes et peurs des enfants, réclamons le droit de nous défendre. Au nom des autres, je vous demande d'être nos avocats.
On dit que nous tuons les brebis, les moutons... mais vous, ne tuez vous donc pas des cochon ou des vaches pour manger?
Vous, vous prenez le meilleur morceau, les plus beaux bestiaux, mais nous, les loups, que prenons nous? Et bien nous prenons les plus faibles, les malades, les blessés. Alors, je fais parti de l'équilibre de la Nature, non?
Il y a peu, on m'a accusé d'avoir tué 20 moutons... croyez vous que je sois capable d'un tel carnage?
On m'accuse alors que je suis témoin : les moutons sont tombés d'un précipice!
3 femelles ou 4 loups vont être abattus dans les Alpes, et si cela continu en faveur des éleveurs qui ne protègent pas comme il faut leurs troupeaux, ce sont 6 individus de ma race qui disparaîtrons, et peut-être même plus...
Mais que savez vous de nous au juste?
Combien sommes nous? 55, à peine!
Pour assurer notre survie et donc celui de l'écosystème, notre population doit attendre les 100 à 150 individus! Comment cela pourrait-il être possible, en nous tuant, alors que déjà, pas même la moitié d'une portée n'atteint l'âge adulte!
Mon message est donc ce hurlement de détresse, de douleur, et de peur, je vous demande de nous aider, nous, humbles animaux à qui l'ont fais porter le chapeau!
Je ne veux pas m'en prendre aux bergers, je les respecte, mais pourquoi cette haine envers nous : ils nous accusent, mais pourquoi ne protègent-il pas plus leurs troupeau! Ils ont peur, donc ils attaquent... Mais savez vous que ce sont nos frères : nous n'attaquons un être humain que si l'on a peur, et si il n'y a pas de fuite possible. Alors, pourquoi ? c'est la question que vous entendrez, si un jour vous avez la chance d'entendre l'un de nous hurler.
Ayez pitié d'une race qui s'éteint plus qu'elle ne se développe.
Les xénophobes sont près au génocide, et je demande, au nom de la terre, de tous ceux qui nous entoure, vous et moi, vous et les loups, que l'on en arrive pas là pour ma race!
C'est sur ce dernier hurlement que je me tais »